Le chômage semble monter inéluctablement, chaque nouvelle publication des chiffres de l’emploi étant l’occasion, à de rares exceptions près, d’un triste record, mais selon France Stratégies, organisme gouvernemental chargé de la prospective, la longuement attendue inversion de la courbe du chômage serait pour bientôt… grâce au papy boom des départs à la retraite des générations nombreuses nées durant le baby boom d’après-guerre !
Un effet démographique plus efficace que toutes les politiques ?
Le nombre annuel de départs à la retraite, en moyenne de 500 000 par an actuellement, devrait mécaniquement atteindre 620 000 par an, simplement parce que les générations arrivant à l’âge de la retraite, nées après guerre, sont plus nombreuses que les précédentes, nées pendant la guerre ou durant le creux de natalité de l’entre-deux guerres. La hausse des départs à la retraite créerait ainsi un appel d’air sur le marché de l’emploi en libérant des postes… et en conduisant à terme à une lente résorption du chômage actuel.
La thèse est démographiquement incontestable et de prime abord séduisante, mais elle suppose l’absence d’effets de second tour : les néo-retraités vont voir leur pouvoir d’achat baisser considérablement (le taux de remplacement, ratio entre retraite et salaire, est en moyenne de 70 %), et l’on ne peut écarter que cette perte de pouvoir d’achat n’entraîne une baisse de la consommation qui impacterait défavorablement l’emploi !